À Brest, l’église Saint-Jacques en sursis

L’entretien du bâti religieux n’est pas totalement gratuit pour le clergé et les fidèles. Si les communes financent les travaux dans la plupart des églises paroissiales, celles qui ne relèvent pas de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État restent à la charge du diocèse. C’est le cas, notamment, à Quimper et à Brest, où de nombreuses églises ont été construites dans les quartiers, à la fin des années 50 et au début des années 60.

Le déclin de la pratique remet aujourd’hui en question la pertinence de les conserver. C’est particulièrement le cas de l’église Saint-Jacques, à Brest : « Effectivement, un questionnement pastoral et économique suit son cours sur la possibilité de la conserver. Compte tenu de la pratique religieuse dans le quartier (du Dourjacq) et du coût d’un tel bâtiment (de 25 000 à 30 000 € par an) que la paroisse (de Brest-Lambézellec-Saint-Laurent) n’est clairement pas en capacité d’assumer », relève Mathieu Le Truédic, économe diocésain.

Le chemin d’autres croix

Le diocèse précisera « dans les prochaines semaines », son orientation sur le devenir de Saint-Jacques. L’autorité religieuse n’ignore pas l’attachement symbolique et affectif des fidèles mais ces derniers doivent se faire à l’idée d’emprunter le chemin d’autres églises voisines, dans un avenir assez proche. « L’exécration (terme religieux officiel pour désigner une désacralisation) est une piste », confirme Mathieu Le Truédic.

Cet acte spirituel ordonné, la procédure de mise en vente civile prendra la suite. Vu l’emplacement, il devrait intéresser les promoteurs. Tout l’édifice serait vendu. Y compris la chapelle que les paroissiens privilégient pour les célébrations.

Travaux à Kerbonne et au Pilier-Rouge

Hormis Saint-Jacques, aucune autre église brestoise ne voit son destin s’approcher autant de la fin. « Une réflexion s’engage pour la rénovation de la toiture et de la charpente de Notre-Dame de Kerbonne. Nous envisageons également des travaux à l’église du Pilier-Rouge », précise l’économe diocésain en parlant de deux autres édifices appartenant en propre au diocèse.

Précisions que plusieurs églises brestoises, construites après la loi de 1905, appartiennent quand même à la Ville. Saint-Louis, Saint-Jean, Saint-Sauveur (rive droite) et l’église du Landais entrent dans la charge communale, car elles relèvent du registre des dommages de guerre.